Véronique Marcotte
« Je crois que la première fois que j’ai ouvert la porte blanche du B-12, c’était au printemps 2016. Depuis, j’y vais 3 ou 4 fois par année. Aujourd’hui, après une trentaine de résidences, je m’y sens chez moi.
Parce que les résidences de création sont nécessaires. Ce huis clos avec un projet, ce moment figé où les responsabilités n’existent plus, ce vertige d’être ailleurs dans un lieu aussi particulier sont les bases du soubresaut créatif. Le temps se referme derrière la porte blanche du Studio B-12.
Quand j’ai traversé la porte la première fois, c’était tellement surréel, fantaisiste que j’ai eu l’impression que la maison elle-même était un fantasme. Elle est tellement présente. Impossible d’oublier ne serait-ce qu’une seconde où l’on est tellement le lieu s’incarne. Ainsi, cette étrange histoire d’amour, j’ai voulu la partager. Depuis, ce sont au moins cent-cinquante auteurs.trices qui ont ressenti ce précieux sentiment, et je ne compte pas les projets qui se sont amorcés au B-12, et qui, aujourd’hui, se retrouvent entre les mains des lecteurs.trices.
Personnellement, je n’oublierai jamais l’instant où nous nous sommes réunis dans « ma » chambre, à la chandelle, pour entendre Pascale Montpetit lire nos textes; le piano qui résonne sous les doigts de Michel Montreuil, les silences brisés par à-coups par le cliquetis des claviers ; les cris d’horreur de celui qui découvrait dans sa chambre une poupée horrifiante déposée là par Patrick Senécal, ou encore, les émouvantes confidences livrées au moment de partager les repas.
C’est précieux. C’est unique. Longue vie au B-12. »
Véronique Marcotte