Alphonse Bisaillon

 
 

Crédit photo: Rosalie Roberge

Alphonse Bisaillon est un esprit créateur, et un passionné de la langue. Il a appris à lire de son propre gré, dans un ancien manuel scolaire de sa mère. À deux ans, il parlait déjà sans arrêt et ceux qui le connaissent savent que rien n’a changé. Alphonse est un manipulateur d’amour, il le trouve, il l’oriente vers lui, il s’en entoure, car il craint constamment d’être tué. Alphonse ne possède aucune défense. Sa seule chance de survie est d’être aimé par tout le monde. Ainsi, l’art est un outil servant l’amour. Voici le principe de l’art : communiquer une expérience si profonde, que ceux qui l’émettent et ceux qui la reçoive en deviennent automatiquement amis, amants, inséparables. Comment s’entretuer quand on a partagé la sensibilité la plus naïve d’un autre être? C’est l’arme de l’art. C’est ce que certains appellent l’empathie. C’est elle qui tuera la violence.

Alphonse a vécu une enfance presque normale, avec une piscine creusée et des parents excentriques. Il a étudié le piano jazz, le chant classique et la littérature. L’art de la chanson lui a été transmis par son père, l’amour des mots, par sa mère. Quand il était jeune, il pleurait parfois en écoutant « le déserteur » de Boris Vian, comme s’il n’y avait rien de plus beau que de donner sa vie pour la paix. Il pleurait aussi en voyant la scène du débarquement de Normandie dans « Il faut sauver le soldat Ryan ». Parce qu’il n’y a rien de plus triste qu’un mourant qui appelle sa mère. C’est un adulte qui avoue son impuissance totale à empêcher sa propre mort.

Alphonse est un perfectionniste et un anxieux, ce qui le fait souffrir beaucoup. Souvent, il abandonne la musique, parce que c’est trop difficile. Mais toujours, il y revient, parce qu’il n’y a rien d’autre. Ses intérêts sont : la philosophie, l’amour, la contemplation, les ami.es, les fleurs, les bourdons : tout ce qui est petit et fragile et tout ce qui est grandiose.

Fait étonnant : Alphonse a écouté uniquement du EDM et en particulier du Dubstep pendant toute son adolescence. La première chanson qu’il ait décidé d’écouter par lui-même et pour lui seul, est « Scary Monsters and Nice Sprites » de Skrillex. C’était sûrement par rébellion contre ses parents. C’était son punk à lui. Vers 17 ans, il a dû réapprendre à aimer la musique plus acoustique. Il a dû procéder par étape, en allant vers des choses de moins en moins électroniques, jusqu’à la musique classique et le jazz. Il a également dû apprendre à chanter plus québécois. Il chantait très mal, au début, pire que Gainsbourg. Mais il a appris peu à peu. Le projet d’Alphonse, bien qu’il ne le sache pas encore, est tout tracé dans sa tête depuis longtemps déjà : il doit devenir l’artiste que son père veut qu’il soit. C’est inavouable de vive voix, mais certain sur papier.

 

 

 MAISON DE DISQUE

B-12

relation de presse

Nat Corbeil